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Mémoires d'une légende urbaine. [Chap.4 - 17.10.14]

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The Message :

« La jungle avait commencé à insuffler en moi son amertume et sa férocité. J’étais en train de m’imbiber comme une éponge du poison de la rue. » Iceberg Slim




Mémoires d'une légende urbaine. [Chap.4 - 17.10.14] POtJvmY


South Central était devenu mon propre berceau depuis mes premiers pas. Je n’étais qu’une pâle copie de toute cette délinquance omniprésente dans cette guérilla urbaine. Nous autres qui nous disputons des parcelles de territoire, nous qui sommes les pions d’un échiquier, victimes d’ordres qui émanent d’une puissance au-dessus de nos têtes. Nous sommes des guerriers, nous défendons nos valeurs, les fondements qui font ce qu’on est devenu à l’heure actuelle. Cinq principes qui m’ont maintenu en vie jusqu’à l’instant de ma délivrance, cinq règles de conduite bien précises : « corps, union, amour, désir et âme. »

Je suis parvenu à atteindre le sommet par mes propres moyens, épargné à maintes reprises par notre Seigneur. J’étais devenu un maître incontesté dans cet univers macabre, dénoué de toutes formes sentimentales, où les valeurs humaines n’étaient plus qu’un amas de cendres. Moi qui suis devenu une icône de cette « famille », un homme qui inspire au respect, à une estime inconsidérée, il est à présent temps pour moi de me tourner vers une unique issue envisageable.

Prisonnier de mes démons, assiégé entre deux mondes distincts, bienfaiteur ou malfaiteur, jugez le scélérat que j’ai été autrefois, et subissez ma rédemption.

« Y a-t-il un paradis pour un gangster ? Souviens-toi de moi. Tant de mes potes sont au cimetière, j'ai versé tant de larmes.  » Tupac Shakur.


Mémoires d'une légende urbaine. [Chap.4 - 17.10.14] NJH9hoT



Los Santos, le paradis par excellence pour les gangsters de la côte Ouest. Là où naquissent les prétendants des différentes nations. Là où chacun achève sa carrière de gangstérisme. Ce monde a double tranchants s’était ouvert à moi-même dès mon plus jeune âge. Personne n’échappe aux griffes d’un gang local, personne… mis à part les plus faibles qui terminent dans la gueule du loup. Un univers impitoyable qui ne laisse de la place qu’aux plus féroces, aux plus dévoués, à ceux qui convoitent tant bien que mal une place assurée dans la « famille ». A l’époque, j’habitais chez ma vieille tante du côté de Ganton sur la grande rue menant au fameux rond central de cette impitoyable zone rongée par la guerre des gangs. Durant cette époque, tu avais trois possibilités devant toi : devenir un noble citoyen qui travaille pour espérer manger un repas par jour, un junkie prêt à vendre son cul pour fumer ses cristaux, ou bien un gangster. Une quatrième possibilité existait disait-on, celle de sortir du ghetto. Mais cela était bien trop beau pour être vrai, ce n’était qu’un tissu de mensonge pour te faire espérer nuit et jour. A l’heure actuelle, le meilleur moyen de survivre dans la jungle était de rejoindre l’un des deux groupuscules de l’époque : les Killo Watts Crips, et une poignée de Bloods. Les bleu demeuraient en tête sur Ganton, ils occupaient quatre-vingt pourcent du commerce de la drogue, ils étaient à la tête de tout à cette bonne vieille époque. Je me rappel d’un vieillard qui habitait non loin de chez ma tante... Celui-ci me répétait sans cesse : « Eh gamin, choisis bien ton camp. » Un choix d’une certaine envergure, sans le moindre doute possible.

J’étais loin d’être seul dès mon plus bas âge. La maison familiale était juxtaposée à celle des Lawson, là où habitait mon plus vieil ami, ami que je considère comme mon propre frère. Nous étions tout deux pertinemment collés l’un à l’autre, chaque jour, chaque nuit. J’ai appris à cohabiter avec, j’ai grandis avec, et je compte bien rendre l’âme avec cet unique frère que le Seigneur m’a offert. Nul ne servirait à ce que je vous comte mon enfance, une enfance agitée par les mille-et-une bêtises que nous avons pu réaliser en si peu de temps. L’élément déclencheur à notre carrière de banditisme a débuté lorsque nous avions une dizaine d’années environs. 

Dix ans, avides d’argent et d’une grosse bouffée d’adrénaline, voilà ce que nous convoitions à l’époque. Nous étions toujours en train de nous lancer des défis, à celui qui rapportera la plus belle paire de baskets du Binco, à celui qui pourra au mieux customiser son vélo lowrider pour frimer devant la ribambelle de gazelles du coin. C’était ça notre jeu commun, jusqu’au jour où nous nous sommes fait remarquer par les bandes rivales du coin. Ce même objectif que partageait les deux cliques : engrainer, engrainer un maximum de soldats, et surtout au plus bas âge. Chacun se disputait les gamins pour renforcer leur troupe, pour gagner en notoriété et étendre leur influence sur Ganton. Je me remémore cette armoire à glace accompagnée de ses deux sbires, la tête dissimulée par un bandana rouge écarlate, ces bijoux dernier cri qui rayonnaient, cette démarche du parfait « gangsta », la crosse de son MAC-10 qui dépassait... c’est à ce moment que je me suis rappelé les dires du vieillard : « choisis bien ton camp », me disait-il. Ne dépassant pas le mètre cinquante à l’époque, face à un gros gaillard, Caine et moi-même étions contraint à se ramasser le baratin habituel de ces gangbangers. 

Etrangement, les types se montraient beaucoup plus chaleureux que les Crips, communément appelés les Crabs comme tout bon Piru de la vieille école. A quoi bon vouloir se détacher du regard attentif des rouges ? Eux qui n’ont jamais trop posé problème, eux qui te proposent une vie de rêve… pourquoi refuser après tout ? Nous étions beaucoup trop naïfs à cette époque, et marcher avec des gros bonnets était une sorte de fierté pour nous. Je marchais sur la même longueur d’onde de Caine, lui qui était plus grand que moi, lui qui me couvrait au moindre souci, je ne pouvais pas me désister devant ces gangsters. Pendant une bonne heure et demie, les trois Bloods nous ont fait un terrible lavage de cerveau à l’état pur en nous promettant un tas de choses. Ce fut seulement au moment de retrouver notre cocon familial que nous nous sommes rendu compte de la gravité des choses. Je me souviendrais toujours des dernières paroles du plus imposant de ces types : « Eh les p’tits gars, vous voyez c’bandana ? Va falloir l’mériter pour marcher avec nous et nous prouver qu’vous en avez dans l’ventre ! » Tout n’était plus qu’une illusion, cette vie à laquelle nous nous étions habituer allait se métamorphoser. 

La marche arrière n’était plus qu’une optique chimérique.


« En règle générale, dans la bataille, utilisez la force normale pour engager le combat; utilisez la force extraordinaire pour remporter la victoire. » Sun Tzu.



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Il n’existe pas de place pour les plus faibles dans la jungle, seuls les plus vaillants auront leur chance de s’en sortir et de survivre un peu plus chaque jours, chaque nuits, jusqu’à ce que notre Seigneur en décide autrement. Ganton était sans doute le lieu où le taux de criminalité à l’époque était à son apogée, là où se livraient les plus considérables batailles inter-raciales, là où les KWC (Killo Watts Crips) et les Bloods déployaient leur force pour vaincre tel ou tel groupuscule sur chacune des rues. Ce n’était non pas pour une question de couleur de peau, mais sans nul doute pour cette différence de couleur revendiquée, à savoir le bleu d’un côté, et le rouge de l’autre. Mon choix était fait, notre choix, à Caine et moi-même, était décidé pour de bon. Les Bloods avaient su nous apprivoiser pour consolider leur troupe, ayant pour objectif de reprendre suffisement d’ampleur sur Ganton, et de gagner une notoriété affranchie pour reprendre les rennes du business. Non pas la loi du plus fort était maître en ces lieux, mais celle du plus intelligent a pu permettre à une quelconque nation de prodiguer sa puissance, et ce, éternellement.

Les règles étaient simples à l’époque, et la gravité du « boulot » que chacun se devait d’effectuer tout les jours variait selon l’âge. Embarqué sur nos vélos customisés par le biais des plus gradés, on ne se privait pas d’attiser la haine aux Crips en leur faisant vivre un enfer perpétuel : on débitait suffisement de conneries à la journée pour commencer à marquer ces rues de notre existence, qui se vallait d’être connue et appréciée des Bloods de plus en plus, un peu plus chaque jour, un peu plus à chaque tâche effectuée. Faire le guêt sur la zone rouge était sans doute la tâche que l’on détestait le plus. Nous étions friand d’une adrénaline indescriptible, à tel point que se rendre sur la zone de l’ennemi ne nous faisais guère peur. On jonglait bien souvent au niveau de nos occupations, celles-ci qui allait d’un simple racket d’un gosse au bandana bleu jusqu’à crever les pneus d’un low-low d’un gros bonnet des Crips. Un nombre démesuré de broutilles que j’en passerai des mois à vous conter cette longue et amusante période de notre périple. 

Néanmoins, derrière ces parties de défis qu’on se lançait sans cesse à tour de rôle, se mêlait de sales histoires dans lesquelles nous tombions occasionnellement. Tabassage, racket, humiliation, suffisement de cruelles issues qui n’ont fait qu’alimenter notre haine envers ce bandana bleu. Plus le temps s’écoulait, plus nous étions conforté dans cette idée de briser littéralement les couilles à tous. Place au véritable gagne-pain d’un gangster de renommée, place à de véritables tâches digne de notre nom, place au véritable commencement. Revente de l’herbe locale, liquidation des cailloux de crack, nouvel objectif : se faire un maximum de pognon en fauchant un maximum de clients habituels qui allaient se fournir chez les Crips, la manière la plus bonifiée pour stimuler la rage du gang adverse. Rapidement habitués à encaisser les coups, notre passe-temps principal se résumait à de nombreuses altercations entre les jeunes du coin. C’est dans nos poings que l’on s’est forgé une notoriété de tête brûlée, une réputation qui relevait de notre sang-froid, une gloire qui nous a donné accès à ce bandana rouge. Cet accessoire authentique était la clé de notre réussite dans le crew Piru Street Boyz. Notre vocation prenait forme, notre quête du bandana rouge prenait fin, pour donner suite à notre future apogée dans ce monde de malfaiteurs.

L’initiation ultime se dressait enfin devant nous. Les gros bonnets chargés de notre supervision n’ont pas hésité l’ombre d’une seconde à nous fournir comme il se devait au niveau de l’arsenal. Une arme de poing particulièrement répendue dans les bas-fonds de Los Santos : un Glock 17, un pistolet semi-automatique chargé à bloc de munitions 9x19 mm Parabellum, l’arme parfaite pour commettre un crime, une vengeance ; une arme de poing paradisiaque quant à sa prise en main et son efficacité. Je me rappelerai nuits et jours de cet instant précis de notre histoire, l’histoire de deux jeunes recrues prêtes à tout pour gravir le sommet tant mythique à nos yeux. Le crépuscule prenait place sur les rues de Ganton, laissant paraître deux petites silhouettes bien ordinaires silloner la longue rue principale du quartier. Il s’agissait bel et bien de moi, accompagné de mon frère de sang. Une ambiance morbide pesait sur nous, sachant que tout le reste du gang attendait énormément de notre acte à venir. Il nous aura fallut que très peu de temps avant de se trouver nez-à-nez avec deux Crips, situés dans la même tranche d’âge que nous. Omnibulés par notre rage de vaincre, rongés par notre fierté d’appartenir à une « famille », nous avons tout deux dégainés dans une synchronisation quasi-parfaite notre fameux Glock 17, la ligne de mire pointée sur les deux jeunes du camp adverse. Le temps s’était arrêté, donnant lieu aux sanglots de nos ennemis, tout en conservant notre insensibilité. L’index droit positionné sur la gachette, la main quelque peu tremblante, le regard rivé sur ces Crips. Une dizaine de coups de feu ont alors brisé ce profond silence, retentissant dans la jungle urbaine. Deux corps se sont écrasé lourdement sur l’asphalte, couvrant le noir ébène de la route par un flot de rouge carmin. Figés devant eux, nous étions foncièrement plongés dans nos plus obscures pensées qui soient. Ce fut seulement une trentaine de secondes plus tard que nos deux silhouettes se sont éclipsées du lieu du double homicides. L’acte irréparable venait d’être réalisé, confortant ainsi notre dévotion à la nation rouge. 

Cet exploit tant valorisé par les nôtres allait mener à une impitoyable guerre.



« Nos ennemis sont fiers, ils ont volé notre enfer mais dans leur malheur, ils ont commis une grande erreur. La flamme qu'ils ont cru voler, brûlera dans nos coeurs pour l'eternité. » Anonyme.


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L’élément catalyseur du cataclysme. Se réveiller avec cette impression d’être couvert d’huile bouillante, la sensation de ne plus pouvoir respirer correctement, ce même cauchemar à répétition, ce spectre qui vous tourmente l’esprit à chaque instant. Une sensation des plus désagréables qui soit, la conscience d’avoir assassiné pour la première. Mais au final, qui assassinons-nous réellement au final ? Ces deux gosses ? Ou nous-même ? N’est-ce pas le fruit du châtiment de Dieu ? Dieu m’a puni, il nous a punis. Il s’agit bel et bien d’une force divine qui allait s’abattre sur nous, et qui s’est physiquement écrasée sur nous. L’un après l’autre, chacun de nos mentors des PSB (Piru Street Boyz) se faisaient trucider. Notre joie de vivre et cette rage de vaincre s’était métamorphosée en une épouvante répétée à une fréquence inimaginable. La flamme s’était éteinte chez les Piru Street Boyz, et les KWC se voyaient victorieux en ayant mémorablement écrasé la nation rouge. Mais… à chacun son heure de gloire, dirait-on.

L’adolescence s’amorce, les connaissances se développent et donnent lieu à de l’amitié particulièrement soudée, une fraternité hors du commun. Cette haine contre la nation des Crips était ancrée dans nos cervelles de moineaux. Nous ne représentions qu’un banal troupeau de cinq noirs aux valeurs communes, Une camaraderie inconcevable, d’où cinq noms resteront à jamais dans les mémoires des Pirus : Kylan, certainement le plus grand stratège et tête de meute à qui j’ai eu à faire. La folie de ce personnage liée à sa faculté de tacticien lui devaient cette réputation. Teyana, une gonzesse tout à fait respectable qui faisait office de la sagesse-même. Deavon et Tyson, sans doute les plus déjantés d’entre-nous, eux qui étaient les premiers à se dévouer pour sonner la discorde. Vient ensuite Caine, mon fidèle acolyte depuis toujours, salopard de black que je considère comme mon propre frère lié par le sang. Tout les six, nous partions en quête de revanche, nous ne nous focalisions que seulement sur une « vendetta » qui marquera l’histoire. 

King Street, l’asphalte sur laquelle marchaient ces futures légendes de la guérilla urbaine. L’étendue infinie de ce boulevard qui donnait naissance au renouveau, à un prestige de renomée. Le manoeuvrier qu’était Kylan avait un plan inébranlable. Krazy l’appelait-on. Une perquisition digne d’une escouade d’agents a été lancée à l’encontre des Crips, qui eux, étaient pertinemment sous surveillance du FBI. Un dépôt de came et d’armement suffisamment conséquent pour redonner espoir à ces jeunes Pirus brûlés de la volonté de vaincre. Toutes les actions que l’on réalisait fonctionnaient à merveille. Notre groupe était davantage conséquent, ce qui n’allait pas tarder à déclencher cette second guerre urbaine. Une véritable bande organisée de jeunes afro-américains sévissaient sur King Street. Tout n’était plus que vengeance sur vengeance, une misanthropie des Crips à notre égard grandissante. Vous résumer la fin tragique du GangstaKing par maints termes : férocité, escarmouche, enrichissement, démantèlement. Kylan s’était fait bêtement pincer par le FBI, et s’en était terminé de notre groupuscule. Le prélude s’achève.

Mettons de côté cette suite laborieuse pour se tourner vers un tout autre horizon. Projetons-nous dans le futur, imposons un cessez-le-feu. Il était temps de fuir notre rue emblématique et de loger sur une tout autre zone. Idlewood nous accueillait à bras grands ouverts, là où nous pourrions renaître de nos cendres en l’absence de notre meneur, notre « berger ». Ma véritable histoire va désormais pouvoir s’initialiser. Ganton n’était que le rite de l’initiation. Idlewood était, et sera à jamais notre bible sacrée.



« L’enfer n’est pas un endroit où vous allez, si vous n’êtes pas un chrétien, c’est l’échec, de la plus grande ambition de votre vie. » Immortal Technique.



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Garder la foi était le meilleur moyen de garder la tête vissée sur les épaules. J’en ai vu à la pelle, des hommes qui flanchent et qui finissent cloîtrés entre quatre bouts de planche. L’ambition d’un gangster de rue se doit de surpasser ses limites, le projeter vers l’avant, faire perdurer son nom dans la rue comme une fête nationale. Le business était la méthode numéro une pour brasser un maximum de billets en très peu de temps. Notre « nouvelle came » du marché faisait fureur, elle se répandait comme une foutue maladie sexuellement transmissible que deux pédales de San Fierro se refilaient par le cul. Nous commencions à prendre de l’ampleur sur une bonne partie d’Idlewood, on gagnait un centimètre par-ci et par-là chaque jour, un peu plus chaque semaine, chaque mois. Notre fierté qu’était le bandana rouge nous faisait aller de l’avant. Une fierté qui se traduisait par un amour au sens propre, l’amour de notre culture. L’unification d’un tas de valeurs morales qui nous rendait meilleur qu’autrui. Mis à part mes poches de jean qui gerbaient de billets verts, mes journées, tout comme mes soirées, se résumaient à écraser mes phalanges contre les ossements crâniens de chacun de ces salopards qui osaient nous défier. Chacun avait sa manière d’inscrire son nom dans la cervelle des gens. Ma manière était la méthode forte, sans nul doute. Au fur et à mesure du temps qui défilait, cette rage de vaincre se traduisait par un plaisir personnel. Un plaisir qui allait pouvoir me conduire sur le sommet hiérarchique du gang. Les confrontations aux poings pouvaient pencher sur le mauvais côté, celui où les deux cogneurs se mettent à sortir leur pétard pour en découdre une dernière et ultime fois. Dieu soit loué pour m’avoir épargné la vie maintes fois. Je garde en mémoire chacun de ces macchabés, ces visages, ces paroles, ces coups de feu. Toujours cette même rengaine qui se répète mutuellement dans mon casque, ce même film qui se rembobine et qui s’active à chaque nouveau tir, à chaque nouveau meurtre. Vous avouer mes crimes d’autrefois pourrait directement me faire inculper pour des centaines d’années au trou. Quoique, avec la justice actuelle, l’injection létale serait la chose la plus réfléchie pour mettre fin au monstre que j’étais. Il est bien difficile de faire la part des faits lorsque l’on arrive à un certain point. Le plus difficile n’est pas de presser la gâchette une fois que l’on se trouve nez à nez avec notre assaillant. Le plus difficile est de ne pas flancher en se remémorant cette scène répétitive quand il pose les genoux au sol et qu’il baigne dans une mare de sang. Au final, peut-être qu’on y prend goût, peut-être qu’on prend la mauvaise habitude de recommencer. Dans ce combat qu’on mène au quotidien, la pitié ne doit pas exister. Une hésitation et direction le corbillard. Je n’ai jamais hésité, et je ne regretterai jamais d’avoir accompli le boulot. Malgré tout, certaines faces ne nous laissent pas indifférent. 


First, l’un des nôtres, l’un des piliers du gang, l’un de la poignée de survivants de Ganton qui menait la cadence à nos côtés. Un soir de semaine, ce fameux « First » m’avait retrouvé à ma baraque. En temps normal, celui-ci m’aurait demandé une bière histoire de discuter entre bons vieux potes devant le match de basket qui avait lieu. Cette fois-ci était différent, étrange même. Je lisais dans son regard un cruel changement, une folle envie de vengeance qui sait ? De simples mots prononcés par sa bouche m’ont fait comprendre que la question de la survie était bien d’actualité pour le moment présent. Je me rappellerai toujours de cette phrase, émise comme un ultimatum : « J’ai choisis mon camp, et j’regrette pas. » - me disait-il avec l’arme dans la main. En une fraction de seconde, j’ai pris possession de mon fameux Glock pour mettre fin à son existence. Manque de chance pour moi, le premier coup est parti de son canon. Sa balle de neuf millimètres à percuté ma cuisse d’une force considérable qui m’a couché instinctivement au sol. A peine il eu le temps de remonter la ligne de mire sur mon crâne, les balles de mon arme fétiche se sont propulsées dans son buste pour enfin atteindre son crâne pour le percer à deux reprises. Une amitié à la limite de la fraternité avait prit la tournure d’un terrible scandale massacrant. Ce fut à cet instant présent que j’allais dégringoler.

La pente était glissante. J’avais commencé le grand plongeon vers le fond du gouffre. Ôter la vie de mon frère d’arme fut le coup de trop. Une accumulation de conneries embrouillait ma réflexion, je perdais les pédales, ma rage de vaincre se changeait en une haine perpétuelle pour flinguer le premier venu. Mon nom se propageait comme une anguille dans l’eau. Suffisamment vite pour atteindre les oreilles du Capitaine Armanetti. Un nom, un grade, qui pouvaient en refroidir plus d’un. Ma bêtise fut celle d’avoir continué à détruire des vies autour de moi à chaque instant où je posais un pied à l’extérieur de ma demeure. La mort de mes êtres chers était bien l’unique moyen pour me faire chavirer dans le mauvais camp. Vingt ans au compteur de l’époque, des dizaines d’années plus tard, je garde en souvenir chaque secondes de cette longue et abominable soirée de Février. Au moment-même où j’ai franchis le seuil de ma porte, bien qu’armé de mon pétard avait de nombreuses morts sur la conscience, je savais pertinemment que cette soirée serait la mienne. La mienne dans le mauvais sens. A peine après avoir pris ma seconde bouffée d’air dehors, un type d’une nation quelconque venait essayer de refourguer sa came de merde à deux pas de ma baraque. Sans réfléchir, en conservant mon mode opératoire, j’ai abattu mes poings sur sa face avant d’aller briser mes phalanges sur son crâne sans relâche. J’ai craché toute ma haine sur cet homme, sans même lui donner l’opportunité de se racheter. Il s’agissait là d’une destruction massive à la force de mes poings. Le problème dans tout cela était qu’un deuxième bonhomme n’aurait pas dû être présent sur les lieux du crime. Un gars perché sur sa bécane sur la 5th était en train de prévenir la flicaille pour me faire inculper d’homicide. Sans réfléchir, encore une fois, tellement omnibulé pour cette volonté de terrasser le premier venu qui oserait me briser les burnes à coup de masse, j’ai dégainé mon crachoir de pruneaux métalliques. J’ai pressé le pas jusqu’à ce type pour lui flanquer la crosse du Glock sur son casque. Chose faite, la balance a chaviré en arrière. Dans ce même lapse de temps, une quinzaine… non, une vingtaine de flics se sont rameutés sur la 5th. La 5th est une petite rue en parallèle de King Street et Insane Avenue, une banale rue qui fait office de transit entre les flux principaux. Chaque coin de cette infime rue était bloqué par les agents. Armanetti était dans la troupe, ou plutôt, à la tête de la meute. Son regard perçant et son attitude de salopard de première catégorie me donnait ordre de déposer les armes, de me rendre. Mon bras armé s’est levé en direction de ma proie à moto, sous les feux des projecteurs émis par l’attroupement de flics. Mon doigt s’est longuement enfoncé sur la gâchette pour faire de cette balance une passoire. Les flics ont reçu l’ordre de ne pas tirer, étrangement. Je venais de commettre l’irréparable. J’ai penché du mauvais côté de la balance à mon tour, trahi par mes idées néfastes qui empestaient ma cervelle. 


Armanetti allait m’achever, faire de moi un fardeau, détruire toute possibilité de marche arrière. La fin était si proche que toute cette merde quotidienne n’en valait plus la peine.






Dernière édition par 2-OG'LOKKY le Ven 17 Oct 2014 - 18:13, édité 10 fois

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C'est moche comme toujours! Tu lis une page de dictionnaire par jour ? study 

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Pourquoi tu dis ça?
Pourquoi les gens se sentent obligés de dire de la merde au lieu de donner un avis construit sur ce que je fais? J'en ai marre...  Neutral

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J'aime bien, c'est bien écrit, avec un beau français, ça fait du bien de la bonne lecture.

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Magnifique, j'ai protéger ton background comme tu peux le voir si dessus avec une barrière anti voleur.

(je protège aussi mon message on sais jamais)

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J'aime bien, c'est beau maître.

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Franchement, bien écrits on tu devrait faire des bouquin.

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On tu, toi parler français?

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Shelby. a écrit:
On tu, toi parler français?


Quand je me relie je ne vois jamais de problème, mais quand je me relie pas il y en a toujours :@

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T'es en hess, pour ça. :$

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